Zeitschrift
werk, bauen + wohnen 6-07
Transit
Editorial
Marseille 1940. Seidler, un réfugié allemand est arrivé dans la ville sur les traces d'un écrivain dont le nom est Weidel. Seidler apprend que tout le monde veut partir, mais que cela n'est pas chose facile: «Imagine-toi que tu y sois parvenu. Bien mon fils, rêvons ensemble que tu y sois parvenu. Ton visa, ton transit, ton visa de sortie. Tu es prêt pour le voyage. Tu as pris congé des personnes qui te sont les plus chères. Tu as rompu avec la vie que tu menais auparavant. Maintenant, tu ne penses plus qu'au but. Tu veux définitivement monter à bord. Hier, je me suis adressé à un jeune homme du même âge que toi. Il avait tout. Mais, quand il a voulu monter à bord, l'administration portuaire lui a refusé le dernier tampon.» Dans son roman „Transit“ (1944), Anna Seghers décrit l'attente des papiers indispensables, une attente usant les nerfs et angoissante compte tenu de la menace des Allemands, elle dépeint avec insistance l'état de tension, le vide dans lesquels se trouvent les protagonistes. Intérieurement, ils ont déjà pris congé, sans toutefois pouvoir partir et, à plus forte raison, arriver. La plupart des réfugiés déplorent ce report, mais pas Seidler. Au fond, il ne veut pas du tout partir. Son attente est sans but et, de ce fait, proche de la promenade du flâneur. Le transit représente en revanche une dimension vectorielle; elle a un point de départ clair et un but précis. Ce qui se passe entre ces points fixes est cependant souvent indéfini, peut adopter des formes variées et susciter différents sentiments. Marc Augé appelle «non-lieux» de tels espaces faiblement définis comme, par exemple, les antichambres ou les lounges d'aéroport. Tom Hanks alias Viktor Navorski vit un état de suspension d'un genre particulier dans le film „The Terminal“ (2004) de Steven Spielberg. On lui refuse l'entrée aux Etats-Unis parce que son pays d'origine n'est plus reconnu sur le plan diplomatique en raison de désordres liés à une guerre civile qui vient de débuter. Jusqu'à ce que la situation se soit clarifiée, Hanks passe presque une année dans le lounge de l'aéroport JFK de New York (!), se lie d'amitié avec quelques auxiliaires et tombe amoureux d'une employée préposée à l'embarquement. Le temps de l'attente est décrit avec une pointe d'ironie. Le récit a une dynamique propre qui tire un parti comique de l'absurdité de la situation, mais il soulève aussi des questions existentielles. Dans le roman d'Anna Seghers, la précarité de cette constellation est aussi présente. Elle fait ainsi dire à Seidler à propos de la recherche de visa et de transit: «C'est un jeu comme n'importe quel autre. C'est un jeu qui porte sur le séjour sur terre.» En effet, on peut décrire la vie comme une succession de transitions. Les «rites de passage» leur donnent forme et ôtent l'aspect menaçant propre à toute chose incertaine. Notre cahier porte sur ces questions, mais aussi sur des questions architecturales: comment sont traités des espaces de transit et quelles peuvent en être les caractéristiques.
La rédaction
Thema
René Furer
Transit – Ein Essay
Jan Sahli
Wo ist das Vorzimmer bloss geblieben? James Bond, Miss Moneypenny und das Vorzimmer im Film
Bettina Köhler
Im geistigen, seelischen und körperlichen Transit GA 200 im UNO Hauptgebäude New York von Inlay – Buchner Bründler Architekten, :mlzd Architekten, Künstlergruppe Relax
Armin Scharf
Sesam öffne dich Biometrische Identifikation im Alltag
Warten im Transit Lounging im Flughafen Zürich, fotografiert von Marion Nitsch
Marco Meier
Transit, das Leben – Ein Essay
Forum
Kolumne: Kai Strittmatter
EFH: Splitlevelhaus in Althäusern von Froelich & Hsu Architekten
Zum werk-material: Mehrfamilienhäuser von LMW Losinger Meury Wolfer in Kilchberg und Dettli Nussbaumer in Zug
Studienauftrag für einen neuen Sitz des IDHEAP in Chavannes-près-Renens
Innenarchitektur: Innenraumgestaltung des Transrapid TR09 durch Nose Design Intelligence
Forschung Planungswettbewerbe: Gründung einer neuen Stiftung durch den SIA
Nachruf: Livio Vacchini
Ausstellung: Zum Gesamtwerk von Haefeli Moser Steiger
bauen + rechten
Ausstellungen | Veranstaltungen | Wettbewerbe
Neuerscheinungen | Produkte
werk-material
LMW Losinger Meury Wolfer, dipl. Arch. ETH SIA, Zürich: Mehrfamilienhaus Hohenrain, Kilchberg ZH
Dettli Nussbaumer Architekten, Zug: Mehrfamilienhäuser am Blasenberg, Zug
Marseille 1940. Seidler, un réfugié allemand est arrivé dans la ville sur les traces d'un écrivain dont le nom est Weidel. Seidler apprend que tout le monde veut partir, mais que cela n'est pas chose facile: «Imagine-toi que tu y sois parvenu. Bien mon fils, rêvons ensemble que tu y sois parvenu. Ton visa, ton transit, ton visa de sortie. Tu es prêt pour le voyage. Tu as pris congé des personnes qui te sont les plus chères. Tu as rompu avec la vie que tu menais auparavant. Maintenant, tu ne penses plus qu'au but. Tu veux définitivement monter à bord. Hier, je me suis adressé à un jeune homme du même âge que toi. Il avait tout. Mais, quand il a voulu monter à bord, l'administration portuaire lui a refusé le dernier tampon.» Dans son roman „Transit“ (1944), Anna Seghers décrit l'attente des papiers indispensables, une attente usant les nerfs et angoissante compte tenu de la menace des Allemands, elle dépeint avec insistance l'état de tension, le vide dans lesquels se trouvent les protagonistes. Intérieurement, ils ont déjà pris congé, sans toutefois pouvoir partir et, à plus forte raison, arriver. La plupart des réfugiés déplorent ce report, mais pas Seidler. Au fond, il ne veut pas du tout partir. Son attente est sans but et, de ce fait, proche de la promenade du flâneur. Le transit représente en revanche une dimension vectorielle; elle a un point de départ clair et un but précis. Ce qui se passe entre ces points fixes est cependant souvent indéfini, peut adopter des formes variées et susciter différents sentiments. Marc Augé appelle «non-lieux» de tels espaces faiblement définis comme, par exemple, les antichambres ou les lounges d'aéroport. Tom Hanks alias Viktor Navorski vit un état de suspension d'un genre particulier dans le film „The Terminal“ (2004) de Steven Spielberg. On lui refuse l'entrée aux Etats-Unis parce que son pays d'origine n'est plus reconnu sur le plan diplomatique en raison de désordres liés à une guerre civile qui vient de débuter. Jusqu'à ce que la situation se soit clarifiée, Hanks passe presque une année dans le lounge de l'aéroport JFK de New York (!), se lie d'amitié avec quelques auxiliaires et tombe amoureux d'une employée préposée à l'embarquement. Le temps de l'attente est décrit avec une pointe d'ironie. Le récit a une dynamique propre qui tire un parti comique de l'absurdité de la situation, mais il soulève aussi des questions existentielles. Dans le roman d'Anna Seghers, la précarité de cette constellation est aussi présente. Elle fait ainsi dire à Seidler à propos de la recherche de visa et de transit: «C'est un jeu comme n'importe quel autre. C'est un jeu qui porte sur le séjour sur terre.» En effet, on peut décrire la vie comme une succession de transitions. Les «rites de passage» leur donnent forme et ôtent l'aspect menaçant propre à toute chose incertaine. Notre cahier porte sur ces questions, mais aussi sur des questions architecturales: comment sont traités des espaces de transit et quelles peuvent en être les caractéristiques.
La rédaction
Thema
René Furer
Transit – Ein Essay
Jan Sahli
Wo ist das Vorzimmer bloss geblieben? James Bond, Miss Moneypenny und das Vorzimmer im Film
Bettina Köhler
Im geistigen, seelischen und körperlichen Transit GA 200 im UNO Hauptgebäude New York von Inlay – Buchner Bründler Architekten, :mlzd Architekten, Künstlergruppe Relax
Armin Scharf
Sesam öffne dich Biometrische Identifikation im Alltag
Warten im Transit Lounging im Flughafen Zürich, fotografiert von Marion Nitsch
Marco Meier
Transit, das Leben – Ein Essay
Forum
Kolumne: Kai Strittmatter
EFH: Splitlevelhaus in Althäusern von Froelich & Hsu Architekten
Zum werk-material: Mehrfamilienhäuser von LMW Losinger Meury Wolfer in Kilchberg und Dettli Nussbaumer in Zug
Studienauftrag für einen neuen Sitz des IDHEAP in Chavannes-près-Renens
Innenarchitektur: Innenraumgestaltung des Transrapid TR09 durch Nose Design Intelligence
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Nachruf: Livio Vacchini
Ausstellung: Zum Gesamtwerk von Haefeli Moser Steiger
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LMW Losinger Meury Wolfer, dipl. Arch. ETH SIA, Zürich: Mehrfamilienhaus Hohenrain, Kilchberg ZH
Dettli Nussbaumer Architekten, Zug: Mehrfamilienhäuser am Blasenberg, Zug
Weiterführende Links:
Verlag Werk AG
